Le Musée d'Aleria
Le Musée Départemental Jérôme CARCOPINO présente les vestiges découverts sur le site archéologique d´Aleria.
Le Musée, où sont exposés les objets découverts lors des fouilles de la Colonie antique et des nécropoles, est installé dans le Fort de MATRA, construit par les Génois à partir du XIVe siècle.
Dans le Fort se trouvait un petit détachement de cavalerie dont la mission était de surveiller la plaine et le passage vers Corte.
Le Fort est constitué d´un quadrilatère irrégulier construit sur deux niveaux d´un patio central, recouvrant une citerne. Il possède une puissante tour carrée à l´angle sud-est.
Le Fort a connu une histoire mouvementée. Attaqué et pillé en 1730 par les Corses en révolte, il accueille le premier et unique roi de Corse, Théodore de NEUHOFF, débarquant sur la plage d´Aleria le 12 mars 1736.
Au XVIIIe siècle, il sera amodié à la puissante famille des MATRA, puis contrôlé par l´armée et les douanes.
Prosper Mérimée y vient en visite en 1839, ainsi que de nombreux voyageurs durant tout le XIXe siècle.
Le Fort de MATRA a été classé monument historique en 1962, et un dépôt archéologique y est installé en 1963.
Depuis 1969, il porte le nom du grand historien d´origine corse Jérôme CARCOPINO qui avait patronné la reprise des fouilles sur le site d´Aleria. Il abrite le Musée Départemental depuis 1978. Enfin, pour le sauvegarder définitivement, il est acquis en 1979 par le Département de la Haute-Corse.
Au premier étage, plusieurs salles d´exposition relatent quinze siècles de l´histoire d´Aleria et de la Corse, depuis la protohistoire jusqu´à la fin de l´Empire romain. Cette séquence chronologique restreinte sera bien sur étendue en fonction des fouilles archéologiques et des découvertes.
Les objets exposés présentent un grand intérêt du point de vue archéologique, non seulement pour la compréhension de la Corse préhistorique et antique, mais aussi pour la connaissance des civilisations du bassin de la Méditerranée.
Vers 565 av. J.-C., les Phocéens chassés d’Asie Mineure par les Perses, fondent Alalia, à l’emplacement actuel d’Aléria. La Corse entre ainsi en contact avec les autres civilisations méditerranéennes, par le commerce notamment. La cité est peuplée de familles d’immigrés grecs. Les autochtones ne viennent en ville que pour commercer mais voient leurs habitations refoulées vers les hauteurs et les forêts. Les Phocéens qui introduisent en Corse la culture de la vigne de l’olivier et du blé, importent amphores et céramiques, développent les arts, la littérature, construisent des édifices en dur entre des rues et des places tracées par des urbanistes, élèvent un temple.
Les Étrusques s’intéressent à l’opulente Alalia puis les Carthaginois s’allient à eux pour la bataille navale de 535 av. J.-C., au large de la cité. Les Phocéens perdent soixante de leurs navires et sont obligés de fuir en masse vers Massilia ou l’Italie. Le comptoir d’Alalia se métisse : des populations étrusques et carthaginoises y cohabitent avec les Grecs.
La présence carthaginoise dans ce comptoir cosmopolite attire plus tard les ambitions de Rome. « À cette époque Aléria se trouvait sur les bords de la mer, comme l'indique Ptolémée, et la bande de dunes, d'environ 2 kilomètres, qui aujourd'hui la sépare du rivage, est due à un continuel sur-exhaussement du sol ». En vérité le rivage était plus près d'une centaine de mètres du village. En attestent les vestiges du port de commerce trouvés au sud du Tavignani à 150 ou 200 mètres de la mer.
Alalia est prise en 259 av. J.-C. et devient Aléria. Après la conquête de l’île, un fort de légionnaires y est établi par Sylla. Auguste promeut la ville au rang de colonie qui devient capitale de la Corse : le procurateur de l’empereur y réside dans un palais.
« La colonie d'Aléria fondée par Sylla, au profit de ses vétérans, comprenait la vaste plaine d'Aléria ; bâtie sur l'emplacement de la colonie phocéenne d'Alalia, près de Rotani, elle se trouvait au centre de la région la plus fertile de l'île et devint un évêché de très bonne heure ».
Le consul Lucius Cornélius Scipion avait vite pris conscience du rôle stratégique occupé par Aléria qui pouvait servir aussi bien de base opérationnelle idéale d'un corps expéditionnaire pouvant en deux jours de marche atteindre l'emplacement actuel de Corte, véritable pivot de la défense intérieure, ou pour se porter rapidement sur toutes les autres villes maritimes.
Avec le temps, Aléria prend des allures romaines, on y trouve un forum romain, un prétoire, des villas, des boutiques, un temple, des thermes romains et des égouts. Pour sept siècles, elle constitue le centre de la forte romanisation de la Corse et un grand port d’exportation de granite, de minerais, d’huile et de liège.
À proximité de la ville les Romains disposent d'un port de guerre situé sur la côte même ou dans l'étang de Diana : Dianæ portus. « Bons cavaliers et bons fantassins, les Corses étaient aussi d'excellents marins. La flotte de Misène avait deux stations dans l'île, l'une à Aléria et l'autre à Mariana. Le commandement de la flottille était exercé par un triérarque des galères », comme l'indique Tacite.
Filitosa
Filitosa est un site préhistorique situé en Corse. Il fut occupé depuis le néolithique jusqu'à l'Antiquité par les premiers Corses. Il est principalement représentatif de l'âge du bronze de l'île-de-beauté. Ce site est reconnu dans toute la Corse ainsi qu'au niveau international pour sa spectaculaire concentration en statues de granit, menhirs et de faunes constituant une grande richesse culturelle à valeur historique .
En 2017, l'olivier millénaire présent sur le site (1 200 ans aujourd'hui), est entouré des 5 statues de granit (les menhirs) et a été classé Arbre Remarquable de France.
Situation
Le site de Filitosa se situe dans la vallée du Taravo en Corse du Sud, sur la route D57. Ce site est implanté à l'ouest du village de Sollacaro, au nord de Propriano.
Histoire
C'est en 1946, en Corse du Sud que le site préhistorique de Filitosa est découvert. Charles-Antoine Cesari2 le découvre enseveli sous le maquis sur le terrain de sa propriété personnelle. Les fouilles débutent en 1954 sous la direction de Roger Grosjean. Les menhirs, taillés dans le granit , et les poteries trouvés sur place datent d'environ 33 siècles avant notre ère. Les menhirs (mesurant deux ou trois mètres de haut) ont été érigés vers les années 1490 av. notre ère.
Sarten
De très nombreux vestiges attestent de l'occupation humaine préhistorique du Sartenais. En plusieurs endroits du territoire de la commune, on a découvert des menhirs et dolmens
Sartène, d'abord pieve pisane, fut fondée par les Génois en 1507, après l'élimination de Rinuccio della Rocca. Son nom proviendrait d'un lieu-dit local et aurait la même origine lointaine (peut-être étrusque) que "Sardaigne". Les Génois l’édifièrent sur un promontoire rocheux difficile d’accès afin de garantir la sécurité des habitants : le premier noyau de peuplement fut le quartier d'u Pitraghju.
Dans les années 1550-1552, Gênes fit construire des remparts. À cette époque, l'entrée de la ville se faisait sous la loggia, ce qui a donné son nom à la place Porta.
Malgré la victoire de Lépante (1571), les raids barbaresques connaissent une recrudescence. Le réseau des tours littorales chargées d'alerter les populations de l'intérieur est loin d'être achevé.
Échauguette, sur les fortifications.
C’est le Turc Dragut qui, à la suite de ses assauts, « incita » les Génois à construire une cité fortifiée où pourraient se réunir tous les habitants des hameaux environnants. Malheureusement, les fortifications ne suffirent pas pour arrêter Hassan Vénéziano, roi d’Alger, qui en 1583 prit la ville et emmena 400 Sartenais en esclavage et en tua plus d’un
Musée de Sarten
Ancienne maison d’arrêt de la ville et du sud de la Corse (1843-1945), cette structure, entièrement réhabilitée, a été d’abord un dépôt de fouilles municipal créé en 1969 à partir des collections issues des fouilles de l’archéologue Roger Grosjean. En 1977, il a été érigé en musée départemental.
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