LAMPES A HUILE ROMAINES "FIRMALAMPEN"
Les Firmalampen ainsi appelées à cause des marques d'ateliers (firmes) apposées en relief sur leur base, sont originaires de la Vallée du Pô, Italie du nord. Largement diffusées dès l'époque flavienne en Gaule, Bretagne, Germanie et dans les provinces d'Europe centrale, elles furent bientôt imitées et produites dans ces mêmes régions. Elles ont un corps biconique robuste, un bandeau plat en pente vers l'extérieur séparé du disque à fond plat par un bourrelet. Ce bandeau est le plus souvent orné de deux ou trois pastilles carrées ou rectangulaires placées symétriquement. Certaines sont forées, réminiscence d'une fonction ancienne disparue quand ces tenons et l'anse servaient à suspendre le luminaire au moyen de brins ou chaînettes. La base circulaire a en général deux anneaux, le plus gros externe, accompagné d'un plus mince interne.
Trois formes de becs individualisés déterminent trois types:
Dans le type Loeschcke IX le bec cylindrique a un dessus biseauté et un bout arrondi. Buchi a distingué dans ce type trois variantes ses types Buchi IX-a, IX-b et IX-c. Dans Buchi IX-a et IX-b, le disque est fermé et sur le dessus biseauté du bec se voit un sillon entre le bourrelet du disque et le bout plat et rehaussé du bec. Ce sillon peut être très étroit et peu profond, semblable à un I majuscule (Buchi IX-a) il peut être beaucoup plus profond et large (Buchi IX-b, qui est le plus fréquent). Dans Buchi IX-c, le bourrelet qui entoure le disque est interrompu par un canal en V dans l'axe longitudinal du dessus du bec biseauté. Ce canal ne communique pas avec le trou de mèche qui est sur un plan plus élevé.
Dans le type Loeschcke X le bourrelet qui entoure le disque est ouvert et se prolonge jusqu'au bout du bec, il l'entoure en formant un canal assez large qui fait communiquer le disque avec le trou de mèche. Ceci correspond au type X-a de Buchi qui dans le matériel d'Aquilée distingue deux variantes supplémentaires. Les lampes Buchi X-b sont d'une facture médiocre avec des formes molles, les côtés du bec rarement biseautés. Elles sont exécutées dans une argile de pauvre qualité ; parfois engobées, elles offrent une base à un anneau seulement. Les lampes de Buchi X-c enfin, sont d'une facture encore plus grossière, au relief très émoussé, rarement engobées ; le canal de leur bec, de largeur variable, n'est pas percé d'un trou d'évent et leur base exceptionnellement délimitée par un anneau, a une forme ovale peu élaborée.
Il existe enfin une dernière variante du type Loeschcke X, Loeschcke XK-Kurzform, Buchi "tipo X-forma corta", dont la caractéristique principale est un réservoir large et peu profond et un bec court.
Selon Bailey les lampes nord-italiques de type Loeschcke IX apparurent sous Vespasien et furent produites jusqu'à la fin du Ier s. ap. J.-C. (Bailey BM II, 274) ; mais les copies variées exécutées dans les provinces d'Europe centrale continuèrent à être produites jusqu'à la fin du IIe s. Le type Loeschcke X apparut vers 90 ap. J.-C., se poursuivit jusqu'à la fin du IIIe s. et même au delà (Buchi 1975, 29-33) ; Bailey BM, 272). Bailey souligne le fait qu'aucune certitude permet de dater la fin de la production du type en Italie du nord, et que la situation se complique davantage par la difficulté de faire la distinction entre le matériel nord italique et le matériel provincial (Bailey BM II, 275) ; ce qui est le cas dans de nombreuses publications. En Pannonie, selon Ivanyi, les ateliers locaux continuèrent de produire des Firmalampen, souvent de bien pauvres imitations, jusqu'au Ve s. ap. J.-C. En dehors de la vallée du Pô, où FORTIS l'atelier bien connu et très prolifique exerça son activité, des Firmalampen furent aussi produites en Italie centrale comme des exemplaires signés LMADIEC l'attestent. Très nombreuses dans les provinces d'Europe centrale les Firmalampen sont plus rares dans les provinces méridionales comme l'Espagne, la Sicile, la Sardaigne, et l'Afrique ou orientales, Grèce et Asie Mineure.
BUCHI TYPE IX a et b
Fin du Ier - IIe s. ap. J.-C.
Le bec cylindrique a un dessus biseauté et un bout arrondi. Le disque est fermé et sur le dessus biseauté du bec se voit un sillon entre le bourrelet du disque et le bout plat et rehaussé du bec. Ce sillon peut être très étroit et peu profond, semblable à un I majuscule (Buchi IX-a) il peut être beaucoup plus profond et large (Buchi IX-b, qui est le plus fréquent).
BUCHI TYPE IX c
Dernier quart du Ier s. ap. J.-C. (Bailey)
Le bourrelet qui entoure le disque est interrompu par un canal en V dans l'axe longitudinal du dessus du bec biseauté. Ce canal ne communique pas avec le trou de mèche qui est sur un plan plus élevé.
BUCHI TYPE X a
Fin du Ier - IIe s. après J.-C.
DOUBLES BECS
Fin du Ier - IIe s. après J.-C.
DENEAUVE TYPE IX B
Fin du IIe - Début IIIe s. après J.-C.
Deneauve range dans son type IX B intitulé "lampes dérivées des Firmalampen" un exemplaire en tous points identique à la lampe 20160608 074 du présent catalogue (Deneauve 1969, 209, pl. XCIII, n°1033). Il précise cependant que les trois lampes de son type se distinguent nettement des Firmalampen par leur engobe, le décor de leur bandeau et leurs marques. Hellmann publie un exemplaire proche (Hellmann 1987 ,99 , pl. LI, n°386) qu'elle apparente à la fois au type des lampes à globules et bec ovale à volutes simples ou dégénérées (type Bussière C V 2 et C V 3) et aux Firmalampen à médaillon ouvert et canal continu. La forme Deneauve IX B est peu attestée.
Elle a pu être produite fin IIe - début IIIe s. ap. J.-C.
Texte extrait de :
Lampes antiques de Méditerranée. La collection Rivel. Jean Bussière et Jean-Claude Rivel. Archeopress, Oxford.
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